Mon parcours à l’université
En 10e année, j’ai voyagé de ma ville de résidence, Dundas, en Ontario, au Canada, jusqu’à Ottawa pour visiter l’université que j’espérais un jour fréquenter. Je me souviens encore à quel point j’avais hâte de déménager dans cette ville et de commencer une vie qui serait réellement la mienne. Je voulais, et je veux toujours, travailler en politique. Je pense que je pourrais avoir un impact positif sur le monde en tant que décideur politique; j’ai donc entrepris en 2021 des études en sciences politiques, plus particulièrement en relations internationales.
Comme je vis avec l’amyotrophie spinale (AS), j’ai dû, comme toute personne ayant des besoins particuliers en matière d’accessibilité, tenir compte de nombreux éléments importants dans le choix de mon université. Par exemple, il faut se demander si l’école est accessible aux fauteuils roulants. Malheureusement, il y a encore certains établissements scolaires au Canada qui ne sont pas dotés de rampes d’accès. En outre, il y a de nombreux autres aspects à considérer, par exemple, l’établissement offre-t-il des services d’assistance pour les activités de la vie quotidienne? En fin de compte, ce qui m’importait le plus dans le choix d’une bonne université, c’était de trouver un établissement accessible qui offre des services d’assistance et qui a un bon programme de sciences politiques.
À mes yeux, les expériences vécues après les études secondaires, que ce soit au collège, à l’université ou encore en milieu du travail, sont beaucoup plus riches que ce qu’on peut retirer des manuels et des brochures. L’école secondaire est un peu comme une piste de décollage, tandis que la vie qui suit s’apparente plutôt à un ciel à perte de vue. Depuis que je suis à l’université, j’ai beaucoup appris sur mes valeurs et mes ambitions dans la vie. J’ai appris à vivre (pratiquement) seul, ce qui m’inspire les mots de l’oncle Ben de Spiderman : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Il est tellement important d’apprendre à être autonome pendant nos années à l’université, et heureusement, ça a été facile pour moi. Par exemple, je n’avais jamais eu à acheter du lait avant d’entrer à l’université! Ce fut toute une courbe d’apprentissage.
Pendant ma première année à l’université, tout le monde semblait être en transition. Avec de nouvelles responsabilités sont venus de nouvelles habitudes et de nouveaux amis. J’invite les étudiants à se joindre à des clubs dans leur école, puisque c’est une bonne manière de rencontrer des gens qui partagent leurs intérêts. J’ai eu l’occasion de participer à un club au sein du département de sciences politiques, et il était intéressant de prendre connaissance des aspirations des autres étudiants dans mon programme. À l’inverse, ce qui est aussi formidable à l’université, c’est qu’on y retrouve tellement de personnes différentes avec des expériences diversifiées, ce qui peut être très formateur et utile, en ce que ça permet de remettre en question notre propre façon de voir les choses. Je vous encourage à trouver ce qui vous intéresse. Il peut être stressant de faire le premier pas dans un contexte social, mais il est important de savoir que la personne avec qui vous amorcez une discussion cherche probablement à se faire des amis elle aussi. Par exemple, je me suis fait des amis en demandant à deux gars de m’aider à utiliser l’ascenseur, après quoi nous avons commencé à jaser. Le reste appartient à l’histoire!
Ma courte expérience m’a révélé que l’université permet à ceux qui le souhaitent de vivre un nouveau départ exaltant. Que vous prévoyiez aller bientôt à l’université ou opérer un grand changement dans votre vie, j’espère que vous mettrez tout en œuvre pour vivre la meilleure expérience possible. Ultimement, on récolte ce que l’on sème, et j’espère que les graines que j’ai plantées pendant ma première année deviendront un jour un magnifique jardin de vie.