Revendiquez votre droit à l’accessibilité
Le temps passe vite, même si on n’est pas toujours en train de s’amuser. J’ai vécu la pandémie de COVID-19 comme un passage dans un tunnel – je savais que quand j’en sortirais, je reverrais la lumière du jour, mais entretemps, le GPS de mon téléphone ne fonctionnait pas, et le tunnel semblait sans fin. Pour moi, cette lumière est finalement venue lorsque je suis entré à l’université, une expérience qui a permis de raviver mes passions et m’a donné de nouveaux objectifs.
L‘entrée à l’université peut être difficile pour quiconque, mais c’est parfois encore plus difficile pour les personnes aux prises avec une incapacité. Non seulement il est difficile d’obtenir une assistance pour les soins personnels, mais il faut aussi entreprendre une relation avec une grande organisation qui a ses propres règles. En raison de la pandémie, on m’a refusé l’accès aux résidences de mon université, car selon le règlement, la présence de prestataires de soins personnels était trop risquée sur le plan sanitaire.
Si vous sentez que vos droits sont brimés et que quelque chose vous tient vraiment à cœur, je vous encourage à ne pas vous contenter de moins. J’aurais pu accepter la défaite, garder le silence et espérer que les choses s’améliorent. Ou j’aurais pu abandonner mon objectif de faire des études post-secondaires. Mais, comme c’est souvent le cas pour les personnes ayant une incapacité, la voie la plus difficile était celle dont l’issue serait la plus positive. J’ai pris la peine de communiquer avec différents médias, notamment le Hamilton Spectator, et j’ai envoyé de nombreux courriels à des personnes qui avaient voix au chapitre en ce qui concerne les décisions de l’université en matière d’accessibilité, de relations avec les étudiants et de droits des étudiants.
Si je ne m’étais pas battu pour mes droits, d’autres étudiants dans la même situation n’auraient peut-être pas pu vivre en résidence eux non plus. Je ne sais pas exactement ce qui a incité l’université à permettre aux étudiants handicapés qui ont besoin d’une assistance aux soins personnels de vivre en résidence, mais j’espère que ce sont les pressions exercées par des défenseurs en matière d’accessibilité qui l’ont amenée à réévaluer ses politiques. Les revendications sont importantes parce qu’on ne les fait pas que pour soi-même. Faire partie d’un mouvement qui ne profite pas uniquement à notre réseau immédiat est l’une des expériences les plus gratifiantes dans la vie. Tout le monde mérite le même accès à l’éducation, et nous avons tous la responsabilité de contribuer à des changements positifs. Dans mon parcours de revendication, j’ai souvent douté de ma capacité à réussir. Un thème récurrent dans la littérature sur le développement personnel est la notion selon laquelle on ne devrait s’inquiéter que de ce qu’on peut contrôler. Bien qu’il soit probablement impossible d’y parvenir complètement, il est important de s’exercer à se libérer des pensées négatives au sujet de choses qu’on ne contrôle pas. Une fois que c’est fait, on peut s’attarder aux choses sur lesquelles on a de l’emprise. J’aimerais pouvoir m’inquiéter moins de ce que je ne peux pas contrôler et tâcher davantage d’être heureux de ce que je fais pour améliorer la vie des autres. Si on tente de faire le bien au profit des autres, on peut être satisfait de nos efforts, peu importe le résultat.
J’espère que les personnes qui se trouvent dans des situations où elles sentent que leurs droits sont brimés seront inspirées à ne pas abandonner. Lorsque j’entreprendrai ma deuxième année à l’université, je porterai attention aux occasions qui se présentent de revendiquer des droits pour lesquels de nombreuses personnes se sont battues avant moi. Si vous avez l’occasion de faire quelque chose, quel que soit le degré de difficulté, pour améliorer le sort des autres, je vous invite à aller de l’avant. Et pour terminer, soyez heureux de votre détermination à vous aider et à aider les autres.